LP publié par le label Wild Silence, 2013
En version limité de 100 copie imprimé en sérigraphie
Sur la piste Les îles sont d'avant l'homme (ou pour après)
Boris Lehman lit un texte de Gilles Deleuze L'île déserte et autres textes
Niebla a été sélectionné comme l'un des meilleurs album de field recording de l'année 2013 par A CLOSER LISTEN
A CLOSER LISTEN
"Now this is how to create an effective soundscape. Visit a different land (in this case Chile, a far cry from Monte Isola / Myriam Pruvot’s native Brussels), record the local sounds, add music of your own, and incorporate literature pertinent to the experience. To paraphrase, immerse yourself in the subject matter in such a way as to invite listeners to do the same. Niebla means “mist” or “fog”, but it is also the name of a coastal town in Valdivia, Chile, where the artist found inspiration for this multi-disciplinary work. To listen is to appreciate both the visit and the impression of the visit, which can also be gleaned from the brief teaser video below. At turns inscrutable, beguiling and beautiful, Niebla offers access at the same time as it dances out of sight like a skittish vicuña." (...)
DES CENDRES À LA CAVE
« Niebla, voilà un disque qui hante longtemps et pour longtemps. C'est un peu le paradigme du Land Art mis en musique. Monte Isola emprunte aux éléments et pioche dans la nature, agence tout ce qu'elle trouve pour construire des morceaux intrigants où le field recording revêt une importance cruciale. C'est surtout la vie que l'on entend, rehaussée parfois de percussions ou de chant, d'une guitare éventuellement et de nappes de claviers pour repasser les bords en noir. Un disque qui ne craint pas de faire entendre uniquement des bouts de conversation de longues minutes durant sans pour autant casser le fil fragile qu'il tisse patiemment avec nous. Ça se passe sur Lointain et ça nous extrait de notre vie pour nous y ramener exactement. Il n'y a que l'agencement qui change. Je ne suis plus ainsi en train de pianoter les touches de mon clavier mais quelque part, près de l'océan, à converser tranquillement de choses et d'autres. Rien de plus banal que ces deux situations-là pourtant dans le deuxième cas, je dialogue avec des gens que je connais pas dans une langue que je ne maîtrise pas. Monte Isola a juste déplacé deux trois éléments pour faire sonner le quotidien, le faire chanter, en extirper des mélodies, lui permettre d'exprimer toute sa musicalité jusqu'ici insoupçonnée. Ce n'est pas un disque qui transporte ailleurs, il réaménage simplement l'espace sonore de l'auditeur, son quotidien, les sons familiers qui l'entourent et, ce faisant, l'enveloppe complètement et provoque un cheminement intérieur dont il devient difficile de se défaire. Ailleurs, des chansons légèrement plus conventionnelles se font entendre (La Noyée, Turn Tapes) où une voix profonde et fatiguée surplombe des arrangements sombres et revêches. Dans ces moments-là, Monte Isola, également, captive. (...) »